Hommage à Simone Sarreméjeanne

Pour nous, Simone était une fidèle d'entre les fidèles. Elle nous a beaucoup apporté, beaucoup appris. Elle était d'une extraordinaire modestie mais ses connaissances, sur les gens, sur la nature (c'était une excellente botaniste) étaient très étendues.

Elle avait surtout un bon sens merveilleux qui fait tant défaut à nos contemporains.

Roland Comte

Texte de Jean Prat, vice-président de Cévennes Terre de Lumière

Le mercredi 24 novembre, dans la petite et mystique église de Chapias à laquelle Simone était très attachée, ses amis étaient nombreux pour l'accompagner. Présente depuis les premiers pas de Cévennes Terre de Lumière, elle savait transmettre avec talent sa connaissance profonde d'un pays et de ses gens.

Le ciel, ce jour-là, avait mis pour elle ses plus beaux atours et, à l'horizon, la Cham du Cros semblait triste, tandis que le Tanargue et le mont Lozère s'étaient saupoudrés de blanc.

Désormais ses cendres reposent à côté de celles de son époux, Emile et de son fils, Simon, dans le petit cimetière de Saint André-Lachamp.

Jean Prat

Texte écrit par Marie-Hélène Balazuc et lu par Nelly, fille de Simone, le jour de ses funérailles à Chapias.

J'aurais tant voulu être là pour accompagner Simone dans son dernier voyage de retour vers Saint André-Lachamp. Je serai en pensée auprès de vous ce jour. Sa disparition me touche profondément. Déjà, la longue absence où l'avait plongée sa maladie m'avait beaucoup affectée. Elle me manquait beaucoup, ces dernières années.
Elle a été pour moi un « guide » extraordinaire et bien plus que cela. Notre rencontre, à propos d'un incident : une croix de carrefour brisée, a été à l'origine de mes travaux sur Labeaume. Ces livres et ces films n'auraient pas existé sans elle.

Elle s'était inscrite, comme moi, aux « Joyeux randonneurs de Joyeuse » et, tout au long de ces randonnées, pendant des années, elle me racontait interminablement Labeaume, aussi bien que les épisodes de sa vie personnelle, celle d'une femme courageuse au long d'une vie très rude. Elle avait toujours affirmé une personnalité non conformiste, ce qui n'était pas très facile à son époque, surtout pour une femme, de surcroît paysanne.

N'ayant pu continuer ses études au-delà du certificat obtenu en 1930 à 12 ans, « première du canton ! » - elle s'était forgée, seule, une solide culture et éblouissait tout le monde par ses connaissances. Parcourir et découvrir le pays avec les Joyeux Randonneurs était un accomplissement et sa récompense après les difficultés d'une vie austère, un vrai bonheur pour elle. (…)

Très souvent, elle m'emmenait aussi à la découverte de chemins et de lieux cachés de Labeaume. Quand j'étais à Paris et que, pour rédiger le livre sur Labeaume, je lui demandais le plus petit renseignement, je recevais des pages et des pages d'une belle écriture où elle me racontait encore et encore….

C'est d'elle que j'ai tout appris. De sa voix inimitable, elle m'a imprégnée, elle m'a « dévoilé » ce qu'étaient la vie rurale en Ardèche, les mentalités paysannes, le labeur insensé de tous ces disparus qui nous avaient précédés sur cette terre de rochers. Je n'en avais pas la moindre idée quand j'étais arrivée à Labeaume, toute jeune parisienne, qui ne voyait là que soleil et baignades à la rivière.

Quand j'allais la voir au Rossignol, puis à Linsolas1, j'y étais accueillie avec une grande joie. Elle était toujours disponible. Nous étions de grandes amies. Nous avions la même passion pour ce pays, c'est ce qui nous réunissait. Mais cette passion, c'est elle qui me l'avait communiquée.

Je lui en suis extrêmement reconnaissante et je tenais à lui rendre hommage lors de cette cérémonie où je regrette beaucoup de ne pas être auprès de sa famille et de tous ceux, que je sais très nombreux, qui lui portent la même admiration que moi.

Marie-Hélène Balazuc

NDLR : Nous avons récemment formé le projet d'aller à Saint André-Lachamp où l'un de nos adhérents demeure et nous a informés de travaux de restauration de l'église. Ce sera pour nous l'occasion, lorsque nous nous y rendrons, d'aller nous recueillir sur la tombe de Simone.

1 Ce sont les noms des deux maisons de Labeaume occupées successivement par Simone Sarreméjeanne.

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