Au lendemain de la sortie du dimanche 20 mai à Arlempdes...

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Au lendemain de la sortie du dimanche 20 mai à Arlempdes et au Camp d'Antoune, nous avons reçu de l'un d'eux le témoignage suivant que nous nous faisons un plaisir de publier... en espérant que cet exemple fera école !

Arlempdes

La Loire n'a pas attendu de se prélasser en Touraine pour s'orner de châteaux. Son court passage en Vivarais s'est voulu discret. D'ailleurs contre qui voulait-elle se défendre sur ces hauts plateaux solitaires et sauvages ? C'est en entrant en Velay qu'elle a jugé utile de protéger sa puberté naissante par une fortification réputée imprenable.

Arlempdes !, nom magique évoquant les divinités païennes des civilisations disparues ; Arlempdes !, lieu de passage depuis la nuit des temps, où la Loire se franchit à gué, où la navigation (par hautes eaux) devient parfois possible.

Arlempdes !, lieu fantastique où la Loire, frêle cours d'eau, se faufile en frissonnant entre deux murs verticaux de laves figées pour l'éternité. C'est là, dans cette nature sauvage que se dresse sur son socle de basalte le château d'Arlempdes, dominant d'une cinquantaine de mètres à la verticale l'enfant fleuve qu'il protège et défend. Il ne fut pris qu'une seule fois pendant les guerres de religion, mais ce fut par traîtrise. C'est le temps, et non les armes, qui eut raison de sa résistance. Après avoir été propriété des puissants Montlaur, il tomba, par héritages successifs, entre les mains de Diane de Poitiers ; on dit, mais rien n'est moins sûr, qu'elle venait y prendre des bains dans les eaux glacées de la Loire pour conserver la fraîcheur de sa jeunesse et plaire, jusqu'à un âge mûr, aux galants qui s'empressaient autour d'elle. Au XVIe siècle, le château fut embelli par les Poitiers pour le rendre conforme aux goûts de la Renaissance et puis les propriétaires s'en sont détournés pour aller briller à la cour des rois de France . Dans ce climat rude, un bâtiment à l'abandon ne résiste pas longtemps aux injures du temps. Lorsque les toits ont commencé à céder, ce fut la curée et ce château réputé imprenable devint carrière ouverte. Il ne reste aujourd'hui que des pans de murs suspendus au dessus du vide et une minuscule chapelle au chœur béant comme un reproche à l'ingratitude du ciel, mais le spectacle reste vraiment impressionnant.

Une association est aujourd'hui propriétaire des ruines1. Pour en assurer la sauvegarde, quelques spectacles (théâtre) sont organisés chaque été dans le cadre admirable de la haute cour du château . On ne peut manquer d'admirer au passage la porte voûtée qui ferme l'entrée du village bâti au pied du château, la très belle petite église romane dans le pur style Vellave et la remarquable croix sculptée qui se dresse devant le porche.

Et puis, dominant de 300 mètres la rive opposée, se dresse le « camp d'Antoune ». C'est un plateau de 300 m de large sur 600 m de long, fortifié depuis la nuit des temps. Ce camp défendait la route de « l'ambre et de l'étain », voie stratégique qui reliait les côtes bretonnes aux ports méditerranéens en passant par Montpezat (la voie romaine du Pal). Il fut utilisé par les Romains lors de la conquête de la Gaule ; les grecs avant eux l'avaient occupé, comme l'avait fait plus tôt encore les différentes tribus qui vivaient en Gaule. De ces siècles d'occupation, il ne reste plus grand chose aujourd'hui si ce n'est des traces, des noms de lieux et autres rares indices qui font bouillonner les imaginations et reconstruire l'histoire.

Tel reste le souvenir d'une agréable journée, dans un superbe cadre, avec des gens dont l'érudition sait faire parler les pierres.

Texte de Félix PLANTEVIN

Plus d'informations: http://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/arlempdes-0

1 Association pour la sauvegarde et l'animation du château d'Arlempdes - 17, rue Jean-Lagrive 91200 ATHIS-MONS.

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