Caractéristiques des voies romaines

Les voies romaines n'étaient qu'exceptionnellement dallées : c'était le cas dans les villes ou dans des endroits où le pavage était indispensable (endroits marécageux, croisements importants, par exemple.)

On peut voir un exemple de voie dallée à ALBA. Elle a été éventrée par la route moderne. Il s'agit vraisemblablement du cardo, l'axe principal nord-sud de la capitale des Helviens. Elle est large de 5 mètres, bordée à l'ouest d'un trottoir, à l'est d'une série de blocs de calage appuyés contre la façade d'un immeuble.

A l'extérieur des villes, et bien qu'on ne puisse dégager une technique unique, la majorité des voies étaient réalisées de la manière suivante :

Selon la nature du sol, on commençait par faire une tranchée plus ou moins profonde que l'on comblait par des couches de pierres de taille décroissante auxquelles on superposait du gravier (glarea) pour la couche de roulement.

Dans certaines régions, et en fonction des nécessités du terrain, la voie était parfois bordée de forts murs de soutènement. C'est le cas sur de nombreux tronçons de la voie des Helviens où la voie est talutée par des murs de soutènement bien construits à l'amont ainsi qu'à l'aval (exemple de Saint-Jean-le-Centenier).

La largeur des voies: Elle était fixée par des textes de loi (Loi des XII Tables, Ve siècle avant J.-C., par exemple.) : les voies devaient avoir une largeur de 8 pieds (2,35 m) quand elles étaient droites et de 16 (4,71 m) dans les tournants, pour faciliter les manœuvres. En effet, les chars romains n'ayant pas d'avant-train mobile, celles-ci exigeaient beaucoup de place. Dans la réalité, ces dimensions variaient en fonction du terrain, de l'importance de la voie, etc. La voie des Helviens avait, le plus souvent, une emprise maximale de 6 mètres.

Tracé des voies romaines: Pas plus que pour le pavage des voies, il ne faut exagérer la systématisation de tronçons rectilignes. Bien entendu, ils existent. Ils étaient alors le fait des agrimensores, les ingénieurs romains utilisant la groma, permettant l'alignement sur deux points sans calculs compliqués. Nous avons de très beaux exemples de tracés rectilignes en Italie, par exemple sur l'Appia, qui compte, à partir de Rome, deux tronçons rectilignes de 24 et 59 km ; l'Aemilia, quant à elle, offre des alignements de 50 à 155 km !

Mais cela est valable pour les grandes plaines ou les plateaux sans relief excessif.

La voie des Helviens présente quelques longs tronçons rectilignes, notamment sur la crête de Costeraste et aux Louanes (entre Saint Maurice d'Ardèche et Pradons). Un très bel exemple, en Ardèche, se rencontre dans le bois de Laoul, près de Rimouren, sur la voie qui joignait la Vallis Vinaria (région de Valvignères) au Rhône. On a là un tronçon parfaitement rectiligne de près de 3 kilomètres. (Grande Mourade). Rappelons aussi que la voie se dirigeant vers Nîmes pénètre dans Uzès après une ligne droite de 5 kilomètres.

L'adaptation à la topographie se traduit aussi par:

  • Une répulsion pour les zones humides ou marécageuses qui obligent à la construction d'ouvrages d'art ou de gués aménagés,
  • La recherche de têtes de vallées, faciles à traverser.
  • Dans les zones accidentées, la voie suit volontiers la « crête militaire », en choisissant les pentes exposées au sud, moins battues par les vents d'hiver et plus sèches et en s'efforçant de rester à une altitude constante.
  • Toutefois on évite au maximum les détours en coupant les dépressions au plus court et en n'hésitant pas à s'attaquer à de fortes pentes (jusqu'à 15 %), dans la mesure où elles sont régulières et acceptables pour les bêtes de somme.

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